12 février 2013
Shambhala
Shambhala
Article tiré de Wikipédia (encyclopédie libre) que j'ai rédigé le 4 février 2013 (avant modifications).
Le mythe de Shambhala, Shambhalla, Shambala ou Shamballa ou les figures qui s'y rattachent semblent être un étonnant creuset où se rassemblent toutes les croyances et les religions de l'humanité.
- Dans la mythologie bouddhiste. Shambalha (tibétain bde byung) est un pays mythique, dépositaire de l'enseignement du kalachakra qui fut transmis par le Bouddha à la demande de son roi Suchandra. Il est décrit dans le Tantra Kalachakra et ses commentaires. Selon le 14e Dalai Lama[2], c'est une terre pure terrestre qui ne peut cependant pas être située sur une carte ; seuls y ont accès ceux qui ont acquis le karma convenable. Selon le tantra, le 25e roi de Shambhala reviendra dans le monde[3] pour en chasser les forces obscures et établir un âge d'or. Il existe une prière pour renaître à Shambhala, rédigée par le 6e Panchen Lama[4].
- Dans la mythologie bön. Le thème du royaume parfait dissimulé dans l’Himalaya existe aussi dans le bön : il s’agit en l’occurrence du berceau de cette religion. Il prend le nom d’Ol-mo-lung-ring[5]. Il est à noter que les textes de la mythologie bön appellent la capitale de l'ancien royaume de Gugé (Zhang Zhung) tout simplement Shambhala.
- Dans l'hindouisme, Shambhala (en sanskrit शम्भल « lieu du bonheur paisible ») n'a qu'un rôle très secondaire dans la littérature religieuse et est parfois relié au culte du seigneur rishi Sanat Kumara ou seigneur de la flamme, premier de 4 enfants du Créateur Brahma. Sanat Kumara apparait dans le Chandogya Upanishad (Devanagri: छान्दोग्य उपनिषद्) ou aussi dans le Jaïnisme et a fait l'objet de nombreux commentaires modernes d'inspiration théosophique ou New Age. On y relate notamment l'utilisation par les dieux de vimanas (sanscrit : विमान) ou chariots volants.
- Dans la Théosophie ou le New Age on retrouve trace du mythe de Shambhala et de Sanat Kumara notamment dans les œuvres d'Alice Bailey (fondatrice en 1922 de Lucis Trust) qui l'identifie à "l'ancien des jours" de l'ancien testament connu sous le nom de Melchisédech ou parfois encore à Élie (hébreu : אֵלִיָּהו ēliyahū, « Mon Dieu est Ya » ; syriaque : īlyā ; arabe : إِلْيَاس ilyās). La figure de Melchisédech (Hébreu מַלְכִּי־צֶדֶק) apparaît aussi dans le Livre d'Urantia et la doctrine de l'Eglise de Jésus-Christ des saints des derniers jours. Selon le New Age, la figure du seigneur Sanat Kumara accompagnée de 144.000 âmes de la planète Vénus serait venue sur notre terre à son heure la plus sombre pour maintenir la lumière de Dieu. Sanat Kumara est le premier dirigeant de Shambhala. Dans certains mythes occidentaux modernes, Shambhala est un monde souterrain jouant un rôle tantôt positif, tantôt négatif, parfois couplé avec Agartha, un autre monde souterrain qui est son opposé. Dans la nouvelle théorie de la Terre creuse proposée à la fin des années 1950 par Henrique Jose de Souza, président de la société théosophique brésilienne, Shambhala est la capitale du monde intra-terrestre nommé Agartha d'où proviennent les ovnis[6]. En 1974[7] Omraam Mikhaël Aïvanhov qui fonda en 1947 la branche française de la Fraternité Blanche Universelle influencée, entre autres, par l'anthroposophie, présente une description d’Agartha qui fait appel à une grande variété de mythes : Atlantide, Lémurie, Shambhala, Grande Loge Blanche[8], ovnis, etc. Pour lui, le royaume de Dieu sera établi par la descente de la Jérusalem céleste et la remontée simultanée d’Agartha depuis les profondeurs de la Terre[9]. La fondatrice de la Société théosophique Helena Petrovna Blavatsky évoque Shambhala dans son livre La Doctrine Secrète. Suite à la chute de la Lémurie certains survivants se seraient installée en Atlantide et d'autres à Shambhala située quelque part dans l'actuel désert de Gobi. En faisant référence au Kalki Purana (Sanskrit: कल्कि पुराण Kalki purāṇa), elle évoque aussi l'idée que Shambhala sera le lieu de la première apparition sur Terre du nouveau messie.
- Dans le Judaïsme apparaît la figure d'Élie (hébreu : אֵלִיָּהו ēliyahū, « Mon Dieu est Ya » ). Enlevé par un char céleste, il est vivant éternellement[10]. Ce récit sur l'enlèvement d'Élie dans un chariot de feu a inspiré la construction de certains scénarios eschatologiques sur son retour miraculeux sur Terre. D'après le Livre de Malachie, Élie reviendra avant le jugement dernier : « Voici, je vous enverrai Élie, le prophète, avant que le jour de l'Éternel arrive[11]. ». A l'image du messie, la tradition juive attend donc le retour d'Élie[12]. Le rapt d'Élie inspire (voir ci-dessus) certains tenants de l'ufologie New Age, par contre aucune mention n'est faite dans les textes bibliques d'un royaume comme Shambhala. La figure d'Élie sera reprise dans la tradition musulmane et rattachée à Al-Khidr (Sanat Kumara) et donc au mythe de Shambhala.
- Dans la religion musulmane, ce même Sanat Kumara qui apparaît dans l'hindouisme et qui est vénéré par les Théosophes comme premier dirigeant de Shambalha est Al-Khidr, Al-Khiḍr ou Khezr (arabe : الخضر, perse : خضر, turc : Hızır, « Le Vert »[13]), personnage important de l'alévisme et du soufisme. Hamza Youssouf pense qu'il peut correspondre à Bouddha 14]. Il serait un descendant de Noé, de la cinquième génération. Il est l'un des 124 000 prophètes, et l'un des quatre prophètes éternels de l'Islam. Al-Khidr a atteint la source de la vie et bu l'eau de l'immortalité. Son nom signifie le "verdoyant". Le vert est la couleur de l'Islam ; cette couleur est aussi associée à l'imâmisme duodécimain, puisque le 12ème Imâm, occulté, est supposé s'être retiré sur l'Île verte (assimilée à Shambhala), au centre de la mer Blanche. Chez Ibn 'Arabî, Al-Khidr est assimilé à la figure d'Élie (arabe : إِلْيَاس ilyās) et à un archange Gabriel personnel, dont le rôle est de guider chacun vers sa propre théophanie. René Guénon également connu sous le nom d’Abd al-Wâhid Yahyâ s'intéresse à l'Agartha durant sa quête mystique.
- Dans la tradition chrétienne, Shambalha est connue sous divers nom : "Xembala" (le missionnaire catholique portugais Estêvão Cacella qui vécut 1585–1630) ; les mystiques chrétiens rhénans de l'Île Verte de Strasbourg comme Rulman Merswin parlaient d'un "Pays-Haut" ; on trouve aussi plus tard le nom de "Jérusalem des bouddhistes" (Sándor Kőrösi Csoma) ; le spiritualiste Alexandre Saint-Yves d'Alveydre l'assimile à l'"Agartha". Le mystique Emanuel Swedenborg la situe au Tibet. Elle est aussi nommée la "Montagne des Prophètes" par la religieuse catholique Anne-Catherine Emmerich[15]. La tradition chrétienne occidentale l'identifie parfois au "Royaume du prêtre Jean" des Nestoriens alors que la tradition chrétienne orientale parle des légendes liées à "la terre des blanches eaux" ou à "l'île blanche" ou encore "Bélovodié" (russe : "белую воду") particulièrment répandues chez les Orthodoxes vieux-croyants.
Shambhala pourrait avoir inspiré Shangri-La, lamaserie utopique du roman L’Horizon perdu (1933) de James Hilton.
Notes et références
- Crossman, Sylvie, eds. Tibet, la roue du temps : Pratique du mandala. Actes Sud, 2003, ISBN 274270552X
- discours lors de l'initiation Kalachakra de 1985 à Bodh Gaya
- en 2424 selon certains calculs Archives Berzin [archive]
- Prière pour renaître à Shambhala (anglais) [archive]
- Dean Martin (1999). "'Ol-mo-lung-ring, the Original Holy Place." In: Sacred Spaces and Powerful Places In Tibetan Culture: A Collection of Essays. (1999) Toni Huber, pp. 125-153. The Library of Tibetan Works and Archives, Dharamsala, H.P., India
- Archives Berzin : Dérives occidentales du mythe de Shambhala [archive]
- discours donné le 17 mars 1974 à Vidélinata en Suisse ; vol. 26 Le Verseau et l'avènement de l'Âge d'or des Oeuvres complètes, Fréjus, Éditions Prosveta, 32 t., 1978 ss. prosveta-canada.com [archive] prosveta.ch [archive]
- Blanche parce que blanc = voué au bien, cette loge envisagée par Helena Blavatsky, fondatrice de la Société théosophique, serait composée de Grands Maîtres ou Mahatmas qui veilleraient sur le monde ; voir Peter Washington, La saga théosophique, Chambéry, Exergue, 1999, p. 14-15
- Description d’Agartha par Aïvanhov sur cette page [archive]
- Histoire Mondiale Syncronoptique, A.Peters, Édition Académique de Suisse
- Malachie IV,5. Voir aussi William Marrion Branham
- Malachie III,23
- "Al-Khidr (" l'Homme Vert ") a été ainsi nommé parce qu'il s’était assis une fois sur une terre blanche et stérile, qui par la suite devint luxueusement verte à cause de la végétation. » Hatith rapporté par Al-Boukhari.
- Buddha in the Qu'ran ,Hamza Yusuf [archive]
- Visions d'Anne-Catherine Emmerich – sur la vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ et de la Très sainte Vierge Marie, la douloureuse Passion et l'établissement de l'Église par les apôtres, coordonnée en un seul tout, selon l'ordre des faits – 3 volumes - Éditions Téqui, Paris 1995 – (ISBN 2-74030-320-3). Cette recension, de 1864, est du Fr. Joseph-Alvare Duley à partir de la traduction de M. Charles d'Ébeling d'un texte original de Karl Erhard Schmöger.
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